Lettre à Alwis

Publié le par Elsa Bren

15 Octobre 2010

Cher Alwis,

Pourquoi est-tu cruel avec François ? Pourquoi ne peux-tu pas simplement le regarder et l'aimer ? Tu m'obliges à être cruelle et violente avec lui à ta place. Mais, ce n'est pas moi, ni ma personnalité, je ne peux pas être toi. C'est trop dur. Ce n'est pas possible. Comment puis-je avoir ton idéologie, ta haine, ta rancoeur et surtout ta violence ? Et par dessus tout envers les homosexuels. Encore à cette époque les gens n'aimaient pas ça et ne le comprenaient pas. Mais moi, Alwis, tu m'as regardé, je ne suis pas comme cela, je les tolère. Et tu me demandes de me mettre dans ta peau, de regarder mon peuple avec méfiance et un air hautain, de mépriser et de violenter les gens différents de moi, entre autre les juif et d'haïr les homsexuels. Alors que c'est déjà difficile de m'imaginer dans ton contexte, de me plonger dans ta vie et surtout de voir les autres et de les maltraiter comme toi. Regarde moi, petite française du XXIème siècle, éloignée des guerres et qui connait son léger confort et ses conflits intérieurs. Regarde toi, Alwis Dinckel, allemand de 1930, au visage carré, aux yeux bleus et aux cheveux blonds. Ta philosophie nazi, ton homosexualité que tu refuses. Je n'ai de commun avec toi que des cheveux blonds et des yeux bleus. Regarde, ce soir, sur le canapé je t'écris et tu n'es qu'un personnage de fiction. Je t'écris seulement parce que c'est dur de créer ton personnage, de rendre vraiment ce qu'il faut, comme il faut, de calquer au mieux tes hésitations, tes conflits intérieur, ton ambiguïté, ton idéologie, et ta violence. Je veux que tu prennes soin de François dorénavant, que tu sois moins vulgaire et moins instable. Par exemple, que tu évites de lui donner une baffe après l'avoir embrassé et lui avoir dit : "Je taime". Promets moi !

Je t'embrasse,

Ton amie et créatrice,

Elsa Bren

Publié dans Essaie

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article