Quatre lettres pour un amour qui n'a pas de frontières

Publié le par Elsa Bren

Quatre lettres dans mes mains : E, L, S, A. Une sensation bizarre envahit mon être, un courrant d’air se fit dans mon cœur jusqu’à mon esprit. Toutes pensées, tous sentiments se fixèrent sur ces lettres. Quatre clowns, roux, avec un chapeau et des habits colorés. Quatre lettres que l’on accroche en général aux portes des petits enfants. Quatre lettres, que je viens de recevoir, peut-être un peu tard. Mais une symbolique forte. Exactement ce qu’il me fallait pour remettre de l’ordre dans mon âme, exactement ce vers quoi mes pensées se tournaient depuis quelques mois. Un souvenir ineffaçable, une trace bien réelle de ton intention et ton amour. Tu ne m’as laissé que quelques vagues souvenirs dans mon esprit. Ton visage, ce n’est que figé – par les photos – qu’il me revient. Je ne me rappelle plus de la forme de ton amour, sa brillance, sa couleur. C’est si loin, j’étais si jeune. J’ai appris à ce moment là, qu’on a beau prier et espérer, on ne maîtrise rien. J’ai demandé, j’ai voulu, être là, quand ça n’allait pas. Mais rien ne me permettait de le faire. Je n’ai pu te regarder. Je me souviens de m’être énervé contre mon jeune âge et la décision des adultes, d’avoir compris tout ça, mais de ne pas avoir voulu y croire, parce que l’innocence nous fait nier les choses, car elle refuse d’être brisée. Il me reste les après midi à chercher les pignons dans la pelouse – près de toi, mais pourtant si loin –, les enseignements que j’ai reçu de toi et que je suivais à la lettre pour arriver au même résultat que toi, les goûters auxquels on avait le droit, les adultes qui se relayaient pour nous garder. Je ne me rappelle pas de grand-chose, si ce n’est le visage triste de maman et ces paroles terribles auxquelles je n’arrivais pas à rattacher une pensée. J’étais la plus âgée, celle qui comprenait le mieux. Mais j’étais en même temps, si jeune. J’aurais voulu, à ce moment là, comme maintenant, être la plus petite, ou alors, bien plus grande, pour ignorer les sentiments et la tristesse, ou bien, pouvoir assister à tout, au lieu d’imaginer avec mon innocence et mon espoir toute cette tragédie. Quatre lettres : E, L, S, A, que tu avais acheté pour moi. Et que tu comptais encadrer. Quatre lettres qui m’auraient arrachées un sourire. Mais aujourd’hui, quatre lettres que je mettrai dans ma chambre comme une petite fille et qui m’arracher quatre larmes. Les seules qui n’aient pas séché depuis toutes ces années. Et deux phrases dans l’air : « Ton grand père voulait les encadrer avec un joli cadre et te le donner. Mais il est mort avant. » Quatre lettres qui m’ont été données trop tard, mais quatre lettres que je chérirai, comme si un trésor y était caché. Quatre lettres affichées, comme une promesse muette et secrète entre nous.

E, L, S, A.       ELSA.

Publié dans Textes

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
P
<br /> <br /> Bonjour petite Elsa,<br /> <br /> <br /> il est bien triste ton texte. Depuis le temps que je n'étais venu sur ton blog ! Et puis voilà, avant d'aller dormir, m'endormir en rêvant de mes petites filles, Tessa et Inès, je suis<br /> passé par chez toi. Je t'envoie une pensée de grand-père. Tu sais, les papys savent bien qu'un jour ou l'autre il faudra quitter les petites filles ; c'est aussi pour ça qu'ils les aiment tant.<br /> Il faut aimer vite. Et l'enfance, elle, a le temps... et ça fait sourire les grands-pères et les grands-mères et ils vous aiment encore plus fort...<br /> <br /> <br /> Si tu veux voir mes petites filles et mes grands enfants tu vas sur l'article "un mariage" de mon blog. Claire, la jeune de mes filles s'est mariée il y a 3 semaines.<br /> <br /> <br /> SVP laisse-moi un message. Les papys ça aime bien les petits mots...<br /> <br /> <br /> Je t'embrasse jeune fille.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre